Biologiquement, les femmes sont capables de jouir à plusieurs reprises au cours d’un même rapport sexuel.
« La première fois que j’ai eu un orgasme multiple, cela m’a prise par surprise. Mon copain n’avait pas encore joui donc nous avons continué à faire l’amour après mon orgasme et, quelques minutes après, cela m’est arrivé une deuxième fois », raconte Héloïse, 23 ans.
En effet, « les hommes et les femmes n’ont pas le même schéma de fonctionnement sexuel », souligne la sexologue à l’Université catholique de Louvain (Belgique) Morgane Xhonneux. Chez les hommes, l’éjaculation génère une période réfractaire, qui engendre ensuite une légère détumescence, ce qui va empêcher une deuxième érection, d’où « une impossibilité dans l’immédiat à poursuivre le rapport sexuel et à atteindre un nouvel orgasme », explique Dominique Chatton, psychiatre et sexologue à Genève. Chez la femme, c’est différent: « Il n’y a pas d’empêchement biologique à l’orgasme multiple. Les femmes peuvent remonter plus facilement dans leur niveau d’excitation et faciliter une nouvelle décharge orgasmique. »
Des vagues de jouissance
C’est qu’il existe différents types d’orgasmes multiples. Certains, plus automatiques que les autres, sont successifs. C’est « une sorte d’écho du premier orgasme », développe Morgane Xhonneux. Ils peuvent survenir dans un enchaînement de jouissance ou avec des mini-pauses entre les pics de plaisir. C’est le cas de Marion: « Généralement, le premier orgasme met du temps à arriver, le deuxième est toujours le plus fort, et les autres sont comme des répliques, des remontées de jouissance, à environ une minute d’intervalle, voire moins. » Même ressenti pour Solène, 39 ans: « Il y a une petite pause entre chaque qui laisse croire que c’est fini et puis, hop, ça repart! »
« D’autres femmes vont décrire des orgasmes plus espacés et de plus en plus forts et bouleversants, d’abord un ressenti génital, qui monte vers le haut, jusqu’à un orgasme dans la tête, vécu dans le corps entier », dépeint le docteur Francesco Bianchi-Demicheli. Là, ce n’est plus la crispation du corps suivie d’un relâchement qui procure des bouffées orgasmiques mais la « volupté », le fait d’être encore en mouvement, pointe Dominique Chatton. Et ces vagues de jouissance plus espacées au cours d’un même rapport nécessitent davantage d’apprentissage.
Davantage d’orgasmes avec l’âge
C’est entre autres pour cette raison qu’à 40 ans les femmes ont plus d’orgasmes qu’entre 18 et 29 ans, relevait ainsi Francesco Bianchi-Demicheli dans un article publié en 2006. Les orgasmes multiples… se multiplient donc avec le nombre des années. « Plus ça va, plus j’ai des copines qui me racontent qu’elles peuvent avoir plusieurs orgasmes d’affilée », remarque Johanna. Parce qu’avec le temps les femmes connaissent davantage leur corps.
Car toutes les femmes n’ont pas les mêmes déclencheurs, appuie Francesco-Bianchi Demicheli: « Chez la femme, il y a plusieurs sources de stimulation potentielles qui peuvent provoquer l’orgasme. La plupart des orgasmes multiples sont déclenchés par une stimulation du cervix (orgasme utérin), mais cela peut aussi venir par une excitation anale, de la bouche, des mamelons, de la nuque, de la voix ou même par imaginaire érotique. »
Le rôle du partenaire
Votre partenaire joue évidemment un rôle important. La preuve avec Solène: « Bien qu’ayant toujours été à l’aise dans ma sexualité, c’est depuis ma rencontre avec mon nouveau petit ami que je vis l’orgasme multiple à quasi chaque rapport ». Si une pénétration profonde est recommandée, les stimulations sensorielles, émotionnelles et cognitives rentrent également en compte. Il faut être en confiance et trouver la méthode qui marche le mieux pour vous.